Max m'a raconté que ce matin-là, à l'orphelinat, il avait enfin eu l'impression d'être entier. Il ne lui avait manqué que moi et enfin sa vie était sereine. Je me souviens de ce jour, car c'est aussi ce jour-là que mes deux papas se sont dit "oui". Pour la petite histoire, je suis née à Maastricht ou tout du moins dans les environs. Ma mère, ou mes parents, ou mon père ça, je ne le sais pas, m'ont abandonné dans un orphelinat alors que je n'avais que quelques jours. Juste un mot à la puéricultrice, je m'appelais Lidewij. Bien sûr, en me déposant, ils devaient se douter que mon prénom serait sûrement changer. Je n'ai pas passé énormément de temps là-bas. Même pas deux ans après, Max et Jin-Sang firent leur entrée dans ma vie. Enfin plutôt moi dans la leur.

Je fis aussi la rencontre de ma sœur, Meena, et de Shin, mon frère. Même s'ils sont d'une précédente union de mon père Jin-Sang, je les considère comme mes vrais frères et sœurs. À vrai dire, je n'ai jamais eu de famille et là d'un coup, on m'offre cette chance. Je n'ai jamais manqué de rien. J'eu même peut être plus d'amour qu'il n'en faudrait pour une seule personne. Lors de mon enfance et adolescence, parfois, l'homosexualité de mes pères était le sujet des railleries de mes camardes, mais jamais je ne me laissais faire. Pour moi, cette situation était normale et surtout, je n'avais jamais manqué de rien, je ne les comprenais pas. Lorsque pour la première fois cela est arrivé, mon camarade s'était retrouvé avec un beau bleu sous l'oeil. Mais par la suite, je compris que peut importe qui ni quoi ni comment, l'important était de s'aimer. Je pris du coup conscience que je me battrais toujours pour que tout le monde ait les mêmes droits. C'était mon but.

Enfin, j'étais soutenue souvent par ma meilleure amie. Celle-ci était souvent là au départ pour éviter que je ne brise quelques nez, car parfois, ma patience avait des limites avec ses personnes totalement méchantes et ingrates. Mais avec le temps, j'ai appris à utiliser la parole et la négociation, et je me surpris à avoir un certain talent pour parvenir à faire réfléchir les gens sur les situations de la vie et sur leurs remarques désobligeantes. Ma meilleure amie et moi, nous nous connaissions depuis notre enfance. Deux vraies jumelles, à finir les phrases de l'autre, parfois manger dans la commande de l'autre sans demander, se maquiller et se coiffer ensemble, et parler pendant des heures à la place de dormir et le matin en rire, ou en pleurer selon la journée. Nous étions super fusionnelles. Elle débarquait souvent à la maison et inversement. Nous avions passé un pacte ensemble. Ne jamais s'endormir fâché et surtout, ta famille est ma famille. On ne devait pas toucher aux frères ou sœurs de chacune et ne pas sortir avec un ex ou un petit copain actuel. Même si cette idée ne me serait jamais venue à l'esprit. Après pour les frères nous en avions chacune pour ne pas perdre notre amitié, il fallait bien qu'on se pose des règles. Car nous serions amies qu'à notre mort, nous nous l'étions promis.

Les Science Politique étaient la meilleure manière pour moi de pouvoir étudier les droits et en même temps tout ce qui touchaient à l'étranger et la politique. Des sujets que j'adorais. Je pris donc cette voix et était très studieuse. En plus des cours je pratique le jogging, trois à quatre fois la semaine et la boxe deux heures par semaine. C'était un sport de combat que j'appréciais et en plus, cela me permettait d'évacuer. Il ne faut pas négliger le fait qu'être une fille qui pratiquait un sport de combat pouvait aider.

C'est d'ailleurs à la boxe que Tyler m'avait parler pour la première fois, même si nous allions à même université, c'est en sortant du ring qu'il m'avait abordé. J'étais en sueur et loin d'être attirante, mais il était venu me voir et m'avait proposer d'aller boire un verre ensuite. J'avais accepté. Il flirtait dangereusement et j'ai craqué. Nous sommes ensemble depuis deux mois. Mais je n'ai pas l'impression que c'est l'amour fou, il est là, mais il me manque quelque chose. Je ne sais pas si les sentiments que je ressens sont de l'amitié ou plus.. J'espère juste qu'un jour ses initiales apparaîtront..

À l'heure actuelle, je n'ai toujours pas d'initiale sur le bras, je n'en aurais peut-être jamais.. Mais j'espère pouvoir avoir une vie heureuse avec une personne bien et que l'on s'aime, même si avant j'ai envie de voir le monde et d'aider le maximum de personne possible.

J'ai beaucoup aimé ta fiche et l'idée des deux papas. Elle a bien de coller son poing dans le visage de son camarade. Hâte de voir l'évolution de cette petite. Je file te colorer et ne te fais pas attendre plus longtemps.