La famille McArthur a toujours été très soudée. Quand la petite Lili est née, ils se sont tous rassemblés pour faire la fête et rire tendrement de la manière dont la petite avait vu le jour. Dans le garage, des mains de sa grand-mère chirurgienne, c'était une première dans la famille : selon eux, c'était le signe qu'elle serait elle-même exceptionnelle.
Et exceptionnelle, elle l'était, d'une certaine façon. Dès ses quatre ans, elle fut diagnostiquée avec un très haut QI et des difficultés de socialisation. De nombreux parents auraient baissé les bras face à une telle enfant, mais pas les siens. Ils se mirent à lire tout ce qu'ils pouvaient sur le sujet des enfants surdoués, apprirent tout ce qui au-delà du QI serait différent en elle et travaillèrent à lui construire un environnement bienveillant, dans lequel elle se sentirait protégée et aimée.
Si seulement cela avait duré... Mais il y a eu le feu la nuit de Noël, sa maison réduite en cendres, sa famille disparue. Elle se réveilla à l'hôpital, et tout de suite elle comprit qu'elle était désormais seule, si profondément et cruellement seule que ce sentiment finirait par la noyer. Pendant des jours elle ne dit mot à quiconque, s'enfermant dans un mutisme qui lui laissa des mois durant la voix rauque et la gorge douloureuse, plus seulement par la faute de toute la fumée qui l'avait étouffée mais également par la douleur de la perte.
L'orphelinat fut horrible et lui fit plus de mal à l'âme qu'elle ne l'aurait soupçonné. Aujourd'hui encore elle a ce cauchemar d'y rester pour l'éternité, les parents refusant les uns après les autres de l'introduire dans leur famille. Il lui a été dur de voir des couples la refuser, les uns après les autres. Elle a appris petit à petit à ressembler aux autres enfants quitte à tuer de ses propres mains ce qui la rendait exceptionnelle. Elle tut les élans de ses passions littéraires, les remplaçant par des platitudes artificielles qu'elle haïssait pourtant.
Cela fonctionna, elle fut adoptée. Mais à quel prix ? Ses nouveaux parents si croyants projetaient en elle un idéal de perfection quasiment christique qu'elle ne pourrait jamais approcher. Ils ne furent jamais violents physiquement avec elle, mais il y avait d'autres sortes de brutalité qui marquaient l'âme d'une façon non moins profonde, dont ils surent user avec art.
Quand elle atteint l'âge de seize ans, elle était subtilement brisée. Cela ne se voyait de l'extérieur que par sa froideur et la distance qu'elle mettait entre elle et quiconque. Mais ses parents, ces fervents croyants qui ne la voyaient que comme une pécheresse, mirent un clou final sur le cercueil de ses espoirs en lui pourvoyant un fiancé, un fils d'amis qui s'assurerait de la brider comme ses parents le faisaient.
Et comme elle voulait plaire à ses parents, elle accepta, se soumit à ses baisers qui lui donnaient la nausée, à ses mains qui en la touchant brûlaient plus sûrement que les flammes de son incendie. Elle le haïssait mais elle acceptait le mariage qui aurait lieu à peine ses dix-neuf ans atteints, puisque c'était le souhait de ses parents.
Cela changea le jour où elle reçut une lettre lui annonçant qu'elle était acceptée à Yale. Elle avait envoyé cette candidature en secret et sans trop d'espoir : elle avait certes un excellent dossier, mais elle ne venait pas d'une école prestigieuse. Cette lettre, elle la vit comme un nouvel amour, un premier amour vrai et passionnel qui lui offrait un espoir de fuite, d'ailleurs, de renouveau.
Sans l'aval de ses parents, elle partit. Elle n'avait pas besoin de leur soutien, ni de celui de son prétendu fiancé - elle avait rompu les fiançailles en partant. Plus jamais elle n'eut à souffrir d'un signe de vie de leur part, mais elle n'était pas sereine, se retournant à chaque ombre dans la crainte de les voir apparaître. Elle restait marquée, souffrante, épuisée mentalement quand son corps tenait encore.
Mais il y avait Yale, son espoir, sa foi. Elle commença à se lier d'amitié avec quelques personnes qui peu à peu lui réapprirent à être elle-même. Les cours étaient fabuleux et elle se fit positivement remarquer auprès de sa professeure d'écriture créative, sa matière principale. Elle était, d'après l'enseignante, l'élève comme on en attendait toute une carrière. C'était la première fois depuis la mort de toute sa famille qu'elle était autant valorisée, et cela aidait à soigner doucement ses plaies. Cette professeure fut la première à acheter son recueil de poèmes quand il fut édité et à lui le faire dédicacer.
Si elle l'avait pu, Lili n'aurait fait qu'étudier et écrire de sa vie, mais ses droits d'auteur ne couvraient absolument pas ses frais de vie. Sa bourse prenait en charge les frais scolaires et une partie de sa nourriture, mais elle devait tout de même travailler pour payer le loyer de son petit appartement, ses charges, ses livres. Elle se lança dans plusieurs petits boulots, se faisant bibliothécaire d'abord, puis quand la bibliothèque ferma, professeur de soutien et babysitter. Son rythme était exigeant, mais elle tenait le coup, même si elle voyait arriver ses rares pauses avec soulagement.
Aujourd'hui, elle vient de finir sa deuxième année d'études à Yale avec les distinctions de ses professeurs, et profite des vacances pour travailler autant que possible sur ses romans tout en engrangeant le plus d'argent possible en vue de l'année prochaine. Elle sait qu'elle commence à fatiguer mais sa volonté est encore la plus forte.

J'ai dévoré ta fiche en quelques minutes, j'ai vraiment hâte de jouer la relation entre Keo et Lili voir comment ça va évoluer et tout le tralala
Je n'attends pas plus longtemps pour te colorer belle rouquine

Bonjour, je viens te signaler que ton compte a été supprimé pour inactivité. Chaque mois il y a une vérification des membres, il n'y a pas besoin de rp juste faire un signe disant qu'on fait toujours parti de l'aventure et malheureusement nous n'avons eut aucune nouvelle de ta part malheureusement . Ton compte a donc été supprimé et ta fiche archivée.
Toute fois si l'envie te prend de revenir, tu n'as qu'à nous prévenir et tu pourras reprendre ton personnage ou tu l'as laissé...