Ton histoire, tu la trouves banale à en pleurer. On aurait pu croire qu'être adoptée et vivre au sein d'une riche famille aurait amené un peu de piment mais que neni très cher. Ta vie c'est un putain de lac à marée basse... déjà que mr. Chatterwick (que tu n'arrives plus à appeler "papa" depuis des années) a la joie de vivre d'un concombre de mer sous anxiolitiques. On s'amuse comme des petits fous à Chatterwick House, oh yeaaah.

Non, allez, trêve de mauvaise foi. Premièrement, tu n'as jamais ignoré le fait que tu étais adoptée. On ne t'a pas balancé le fact en pleine face dès que tu as été en mesure de coupler signifiants et signifiés mais il ne fallait pas être un génie pour comprendre : si mr. et mme. Chatterwick ont la couleur du café au lait, toi tu es blanche comme la porcelaine du petit-déjeuner, c'est aussi simple que ça. Enfin, au naturel, parce que vu la quantité de fois où mme. Chatterwick t'a traînée à sa suite dans des bancs solaires, tu as un peu perdu ce côté "porcelaine fragile", que tu aurais espéré récupérer en te terrant au fin fond des archives municipales.

Habituellement, une adoption résulte du désir d'avoir des enfants mais pas forcément la possibilité. Pour mr. et mme. Chatterwick, adopter c'était un moyen d'avoir quelqu'un à qui transmettre le nom et le patrimoine sans s'encombrer de la grossesse et du reste. Adopter, c'était comme acheter une poupée, en fait. Tu n'as pas été adoptée par amour, mais par besoin, ce qui explique pourquoi tu es probablement une telle handicapée des sentiments aujourd'hui. N'ayant pas eu le loisir d'observer des figures parentales aimantes, tu es quelque peu terrifiée à l'idée de t'attacher à quelqu'un, tout simplement parce que tu ne sais pas comment il faut réagir. Tu ne sais pas ce que l'autre pourrait attendre de toi : des mots doux, une caresse par-ci par-là ? Du coup tu ne cherches pas. Tu aimerais savoir ce que ça fait d'être aimé, vraiment, mais tu te dis que ça peut attendre. Tu es toute aussi heureuse libre, car ça te donne moins de tracas. Tu as bien eu deux relations, mais bon... l'un ne s'occupait pas du tout de toi, et l'autre était trop collant. Ils ne t'ont pas vraiment aidée, il faut l'avouer.

Mais nous sautons des étapes, là. Nous disions donc que tu as été adoptée, et que tu es une handicapée des sentiments. J'ai beau chercher, je ne sais pas vraiment quoi raconter de plus sur toi. Peut-être devrais-je me pencher un peu sur tes parents adoptifs ? Il est parfois bon d'analyser quelqu'un par le prisme d'un autre.

Monsieur Chatterwick, ton père adoptif, est ce qu'on appelle communément un nouveau-riche. Il a bâti sa fortune seul en se faisant un nom dans le monde judiciaire, mais pas du bon côté si on te demande ton avis. Lui, il était plutôt du côté magouilles et compagnie. Aujourd'hui il ne travaille plus que sur "demande" et taxe (oui, à ce stade, ce n'est plus un paiement mais une taxe qu'il prélève) une fortune pour faire éviter les barreaux aux pires malfrats. Et forcément, parce que maintenant il roule sur l'or, mr. Chatterwick s'est mis en tête d'étendre son influence au-delà du domaine judiciaire. Il a ses entrées par-ci par-là et tu as depuis bien longtemps cessé de l'écouter quand il commence à se vanter de tout ce qu'il a "accompli", parce que tu as depuis longtemps compris qu'au moins tu en sais sur ces/ses affaires, au mieux tu te portes et tu te porteras.
Du coup, oui, occupé par ses mag... affaires, mr. Chatterwick n'a jamais eu un moment à t'accorder. Ce qui n'était pas plus mal, probablement. En contrepartie, tu as eu la chance de fréquenter des écoles huppées où personne ne t'a traitée de sale gosse de riches... parce que vous étiez tous des sales gosses de riches. Vous vous contentiez de comparer vos cadeaux d'anniversaire extravagants. Et non, tu n'as pas eu de poney.

Si mr. Chatterwick est un nouveau-riche, alors mme. Chatterwick (Henson de son nom de jeune fille) est une opportuniste. C'était un mariage en carton, qui promettait à monsieur un accès aux fonds familiaux de madame pour lancer sa carrière, et qui promettait à madame une vie d'extravagances parce que sa carte de crédit ne serait pas plafonnée à 5.000 par mois par un père trop strict qui a appris la valeur de l'argent à la dure.
Ils étaient des âmes soeurs, et c'est probablement la seule raison pour laquelle mr. Henson a consenti à ce mariage, parce que lui-même avait épousé son âme soeur et c'était un mariage plein d'amour et de paillettes.
Et... non, je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit à dire sur toi après avoir parlé de ta mère. Mis à part peut-être qu'elle a été une bonne conseillère en image et qu'elle a tenté de t'inscrire à un concours de mini-miss à plusieurs reprises. C'est probablement d'elle que tu tiens ce caractère que certains jugeraient merdique, cette sale habitude de dire les choses telles que tu les penses, sans filtre ni retenue.

Bref, tout ça pour dire qu'en grandissant, tu t'es sentie de plus en plus étrangère par rapport à tes parents adoptifs. Tu n'as pas réellement eu de curiosité par rapport à tes parents biologiques; ils devaient avoir leurs raisons pour te laisser dans un foyer d'accueil alors que tu avais déjà deux ans. Et comme ton dossier n'interdisait pas les contacts, s'ils avaient voulu te retrouver ils l'auraient pu. Toi, de ton côté, ça ne t'intéressait pas de courir après des parents qui n'avaient visiblement pas envie de te rencontrer, si c'était pour te retrouver face à un couple aussi affectueux que les Chatterwick.
Tu n'as pas tenté de te fondre dans le moule des Chatterwick, tu savais que leur mode de vie ne te convenait pas. Tu aspirais à plus de liberté, moins de faux-semblants.
   

J'ai bien ri à plusieurs moments de ta fiche. La façon qu'elle a de penser, même par rapport à ses parents, change et est originale. J'ai hâte de voir ce que ça va donner en rp. Je ne te fais pas attendre et je file te colorer .